Conférence le jour de l’anniversaire de l’art d’après Robert Filliou sur le Poïpoïdrome par Michel Collet et Valentine Verhaeghe (Montagne Froide) avec la projection d’un entretien avec Joachim Pfeufer le 17/01/2020 à 18h
Présentation d’un ensemble documentaire extrait du fonds d’archives Joachim Pfeufer, du Musée d’Arts de Nantes du 17/01/2020 au 21/01/2020.
Le Poïpoïdrome est une relation fonctionnelle entre la réflexion, l’action et la communication… Il est aussi une matrice à l´intersection de deux courants : action et réflexion, qui illustrent les caractères particuliers des deux co-architectes, Robert Filliou et Joachim Pfeufer. Le Poïpoïdrome Ambulant est votre propre version du Poïpoïdrome à Espace-Temps Réel Prototype 00, qui, lui, est notre propre version du Poïpoïdrome optimum, ce centre de création permanente que nous conçumes ensemble en 1963. Le Poïpoïdrome optimum est et demeure un bâtiment éminemment réalisable de 24 mètres sur 24, et destiné à tous les publics. Le Poïpoïdrome à Espace-Temps Réel P.00 en est une version matricielle qui permettra la création de Poïpoïdrome à Espace-Temps Réels n° 1, n° 2, n° 3…, n° n.
Cette proposition artistique pour un centre de Création Permanente est développée depuis 1963 par Robert Filliou (1926-1987) et Joachim Pfeufer (né en 1935 à Boston, USA, vivant à Nantes). Les archives du Poïpoïdrome ont été acquises par le Musée des Beaux-Arts de Nantes lors de l’exposition « La Valeur d’Échange Pure » en 2003. Le projet a donné lieu à diverses manifestations depuis quatre décennies notamment au Centre Pompidou à Paris et au Cercle du Bandiagara en République du Mali.
Après des études d’architecture aux États-Unis de 1952 à 1957, Joachim Pfeufer s’est installé en Europe, d’abord en Allemagne jusqu’en 1958 puis à Paris avant de devenir enseignant à l’école des Beaux-Arts de Nantes jusqu’au début des années 2000. Dans la Paris des années 60, Pfeufer rencontre Robert Filliou, Adrienne Larue et Jean Prouvé, et mène un travail en architecture et en urbaniste, notamment avec Shadrach Woods. Il s’est fait connaître pour avoir conçu, en 1963, avec son ami et inspirateur Robert Filliou, le fameux « Poïpoïdrome à Espace-Temps Réel Prototype 00 ». C’est de la rencontre avec Herman Haan, architecte et ethnologue hollandais que vient les renseignements sur les Dogons. Lorsque deux Dogons se rencontrent, ils se demandent, par exemple : » Et comment va ton chap ? Et comment va ta famille ? Et comment va ton bétail et comment vont tes poules ? Et comme va ta maison ? … Etc. Questions auxquelles ils se répondent par un simple » Poïpoï » avant de se séparer ou, parfois, de recommencer.
Autodidacte dans le domaine des arts, Robert Filliou dépasse le champ spécifique de la création artistique. Son esthétique s’inscrit dans un processus de renouvellement des valeurs appliqué à tous les secteurs d’activité. Curieux, il s’est nourri de tous les domaines de la connaissance. Sa production est qualifiée de « propositions artistiques » plutôt que d’œuvres d’art et leur communication se fait dans une activité d’échanges par la mise en place de dispositifs qui invitent à partager et expérimenter à son tour.