Le lycée Condé se situe dans un lieu emblématique où se trouve concentrée toute l’histoire urbaine de Besançon: le monde romain (les arènes), le Moyen Age (la rue d’Arènes), l’époque classique (les fortifications de Vauban) et le monde moderne (l’extension urbaine au-delà du rempart). La cour du lycée, sorte d’espace public sur différents niveaux, traduit la continuité entre la ville ancienne et ses faubourgs et son épaisseur révèle la stratification historique du sol. Sur ce socle, sont édifiés différents corps de bâtiment qui ont chacun un rôle précis dans la composition. Ce principe de fragmentation se retrouve dans le traitement des toitures décomposées en petites unités afin de mieux intégrer le nouvel équipement dans le paysage aérien de Besançon, le site étant visible depuis les nombreux points hauts qui bordent la cité. (Projet lauréat du Palmarès Départemental de l’Architecture et de l’Aménagement du Doubs dans la catégorie Construction Publique en 2003)
Le collège Louis et Auguste Lumière est situé en bordure des quais du Doubs, à l’articulation entre la géométrie orthogonale des rues du centre historique et celle de la courbe du cours de la rivière. Cette situation particulière, qui confronte le tracé de l’homme à celui de la nature, est à l’origine du projet. Du côté de la rivière, le collège s’aligne sur le quai sous la forme d’un corps de bâtiment en U alors que du côté du centre ville, le nouveau bâtiment tente de reconstituer, sous la forme d’une équerre, une unité architecturale avec des bâtiments existants à l’architecture hétérogène. Alors que sur ses façades urbaines, le bâtiment est revêtu d’une peau de pierre imposée par le règlement du secteur sauvegardé qui ne laisse rien deviner de son système constructif, les façades sur la cour haute et les parois intérieures, en bois ou en béton, déterminent fortement l’ambiance des principaux espaces par leur matérialité et leur caractère structurel.