Restructurations et réhabilitations à Gray

Visites à Gray autour de deux projets de restructurations et réhabilitations (le lycée Fertet avec Philippe Beaujon de Vurpas Architectes et l’école de musique avec Nicolas Scharff de SILT Architecte) complétés par des projets présentés dans le Guide de l’architecture moderne et contemporaine de Haute-Saône.

Programme :
  9h00  Départ du parking de la Rodia, Besançon
10h00  Arrivée à Gray (stationnement parking Place des Tilleuls)
10h00  Promenade des Tilleuls (Territoires)
10h15  Visite du lycée Fertet avec Philippe Beaujon (Vurpas Architectes)
11h30 Place des Terreaux (Lhomme Nectoux)
12h00  Déjeuner à la brasserie des Bateliers (Bernard Quirot)
13h30 Cabine de de l’écluse (Van des Becken)
14h00  Visite du chantier de l’École de musique avec Nicolas Scharff (SILT Architectes)
15h30  Halle Sauzay (Michèle Bourgeois)
16h00  Départ de Gray (parking halle Sauzay)
17h00  Retour à Besançon

09h00 Départ du parking de la Rodia, Besançon
10h00 Promenade des Tilleuls (Territoires, 2003)
Les tilleuls en fleurs portent haut et loin le délicat parfum du jeune été. Alignés, groupés en masse, fûts et houppes au feuillage compact ont remplacé, de longtemps déjà, le rempart renfrogné. Le soleil aujourd’hui réjouit la vaste esplanade, hier glacis, promenade puis jardin. Peu de choses ont suffi à rajeunir cette île verte posée à l’entrée de la vieille ville : souligner de grès noir les chemins tracés par l’usage, cadrer de voiles de béton du même noir les vues, les échappées, enclore, refaire ici cet alignement, distribuer quelques sièges fixes pour la rêverie, pour la lecture au pied d’un arbre, sur le trottoir et planter là ce kiosque délicat qui s’enlève à la nuit dans sa lumière ivoirine, comme une majestueuse lanterne magique de conte oriental. © Roland Galli, Guide l’Architecture moderne et contemporaine en Franche-Comté : Haute-Saône

14h00 Bâtiment Boichut du lycée professionnel Henri Fertet (Vurpas, 2021)
Le projet de restructuration du bâtiment Boichut porte sur un ensemble bâti ancien à forte valeur patrimoniale, dont la façade principale compose la place du Général Boichut. Cette ancienne caserne de la cavalerie des 12ème hussards, construite en 1785, est aujourd’hui occupée par le lycée professionnel Henri Fertet. Si cet ancien site militaire a subi de nombreuses modifications au cours du XXe siècle pour accueillir une gendarmerie puis un centre d’apprentissage devenu le lycée actuel, le bâtiment principal d’entrée sur lequel s’est concentrée l’intervention a été relativement préservé, pour conserver encore aujourd’hui son identité militaire en lien à l’ouest avec son ancienne place d’arme.
Vurpas architectes a proposé d’organiser de façon évidente la dualité entre le passé et l’avenir : préservation maximale de la construction historique, qualité d’usages, confort et modernité du nouvel équipement. L’enjeu du projet est de ne jamais rendre ostensible cette mutation de l’édifice. Le projet montre au contraire une grande simplicité, une évidence, aussi bien dans le traitement des nouvelles façades du lycée sur l’espace public que dans l’organisation des espaces qui se glissent au plus près des structures existantes ou dans les choix d’aménagement intérieur. Il en résulte alors une urbanité restaurée, des espaces très lisibles, des déplacements optimisés, et un réel confort de fonctionnement dans une architecture qui élimine toute notion de nostalgie pour mettre en exergue une spatialité essentielle et moderne, symbole du nouveau lycée professionnel Fertet.

11h30 Parking aérien place des Terreaux (AAU Lhomme & Nectoux, 2000)
Poteaux, poutres, arbalétriers, entraits, poinçons, contrefiches, croix de Saint André — l’ossature en bois, projetée sur deux niveaux, remplace le gabarit ancien d’un immeuble démoli. Construite à l’angle de la Grande Rue et de l’étroite rue des Terreaux pour combler ce que l’on nomme (si justement dans ce cas) une dent creuse, la forme sert à recoudre, autant que faire se peut, le tissu largement troué par la quasi disparition de l’immeuble ancien. Le matériau choisi, la claire voie des façades ne cherchent bien sûr pas à masquer l’épisode survenu mais à retrouver une cohérence. On a recherché là, dans une autre écriture, une même volumétrie, une même composition, un même rythme. © Roland Galli, Guide l’Architecture moderne et contemporaine en Franche-Comté : Haute-Saône 

12h00 Brasserie des Bateliers (Bernard Quirot)
13h30 Cabine de de l’écluse (Raphaël Van des Becken, 2011)
Quatre cornières zinguées ancrent et délimitent la construction posée sur un podium en bord de quai. Petit cube surélevé, la masse, forte malgré sa taille — habillée d’une fine claire-voie de bois sur trois côtés et d’une baie persienne à l’avant — a su garder une légèreté et une présence à cette stricte et simple géométrie. La nuit, un dispositif de capteurs solaires allument les cabines (les lucioles) comme un fanal miroitant au bord de l’eau. Face aux pont, barrage, perrés, passes, écluse, qui ordonnent le cadre principal, le poste de commande n’est qu’une part modeste de ce dispositif fluvial, pourtant, avec ces grandes formes plus anciennes, l’abri partage une même conception sobre, l’attrait des choses précises et sans emphase, essentielles et soignées ; et par cela cette architecture, discrète et parfaitement maîtrisée, peut bien prétendre à jouer avec les grandes. © Roland Galli, Guide l’Architecture moderne et contemporaine en Franche-Comté : Haute-Saône 

14h00 Halle couverte et école de musique dans une ancienne halle aux vins (SILT architectes, chantier en cours)
Une halle couverte à vocation culturelle et événementielle et une école de musique s’installent dans un bâtiment ancien en cœur d’îlot, dans le bas de la vieille ville. Le projet vise à révéler la structure originelle de cette ancienne halle aux vins, et de lui redonner un sens dans l’espace public. La halle devient un grand volume baigné de lumière, dont les jeux de points lumineux provenant de la toiture et des lustres animent tout l’espace et notamment la charpente. La lumière participe à la lecture de la nouvelle identité de ce bâtiment rénové ; l’ensemble retrouve une place dans l’espace nocturne du cœur de bourg. © SILT architectes & Play-time

15h30 Halle Sauzay (Michèle Bourgeois, 2005)
Un petit riff rauque et piquant repris au synthétiseur s’envole jusqu’au plafond de la halle (essai son). Ce soir, la foule prise dans les pinceaux des projecteurs vibrera aux rythmes du festival. Rolling Saône commence. La halle élancée sur le fin support de ses membrures combine heureusement, entre parc et port, sa haute nef plafonnée, installant dans le paysage comme une feuille volante, à peine retenue. L’abri ouvert, qui sert aussi d’élément principal à la foire exposition, a l’avantage d’être, en dehors de ces grandes manifestations, facile d’accès et modulable. Côté parc, la plate-forme qui sert d’appui à la halle a été creusée, dégageant un court podium de quelques marches. Côté Saône, les locaux techniques : simple boîte allongée ouvrant vers la rivière les hublots de ses fenêtres basses. © Roland Galli, Guide l’Architecture moderne et contemporaine en Franche-Comté : Haute-Saône 

16h00 Départ de la place des Tilleuls
17h00 Retour à Besançon, parking de la Rodia