Pour accélérer la revitalisation du centre en complémentarité des actions définies par le SAUC, la commune de Montbozon s’est portée candidate à l’accueil d’une résidence d’architectes de 6 semaines proposée par la Maison de l’Architecture de Franche-Comté avec le soutien du réseau des Maisons de l’architecture, du ministère de la Culture et de la Caisse des dépôts et consignations. Les résidences d’architectes ont pour vocation de contribuer à ouvrir le regard des habitants et des acteurs locaux sur les problématiques contemporaines liées à l’identité des villes et des territoires. Elles doivent également susciter le débat sur la production architecturale, les usages et les modes de vie ainsi que sur les liens entre l’habitat et l’environnement local.
La résidence de Montbozon visait dans un premier temps à faire prendre conscience aux habitants, élus et acteurs locaux des évolutions récentes des modes d’habiter, de se déplacer, de consommer et de leurs conséquences directes ou indirectes sur la dévitalisation du bourg, sur la dislocation du lien social et sur le désinvestissement du bâti et de l’espace public existants. Elle devait permettre de redéfinir des liens plus étroits entre modes de vie à venir et usages à réinventer des espaces désaffectés en mobilisant les habitants, propriétaires et élus autour d’un objectif commun de revitalisation urbaine et de redynamisation sociale, culturelle et économique. De la sorte, elle visait à promouvoir une nouvelle gouvernance locale et citoyenne en favorisant l’implication de tous sous la forme de chantiers collaboratifs pouvant prendre de multiples formes. La résidence a été conçue comme un laboratoire de revitalisation produisant lui-même ses initiatives, ses décisions et ses propres corrections pour trouver le chemin de la mobilisation la plus large et des amorces de résultats les plus tangibles dans la reconquête patrimoniale, sociale et culturelle du centre-bourg.
L’appel à candidatures lancé fin 2018 a conduit la Maison de l’Architecture de Franche-Comté à retenir Lilian Candeias, architecte, et Arthur Ripoche, désigner évènementiel et architecte, pour animer et conduire, pendant 6 semaines, en immersion totale à Montbozon, entre le 15 avril et le 7 juillet 2019, l’élaboration collective d’une utopie pour la commune.
Le tandem Lilian Candeias, architecte, et Arthur Ripoche, désigner évènementiel et architecte, a posé un postulat de départ clair et sans équivoque : « On ne se développe plus que dans le centre ». Ce postulat était de nature à immédiatement susciter le débat et questionner les modes de vie et les façons d’habiter à Montbozon. A partir de ce postulat, la question posée a été celle d’une utopie à construire pour vivre à la fois dans la densité et dans la tranquillité en centre-bourg, sorte d’équation paradoxale à résoudre… par l’utopie justement. Le tandem prévoyait de mobiliser tout un socle théorique et conceptuel sur l’utopie : ce qu’elle est, à quoi elle sert, comment elle a été utilisée par le passé et aujourd’hui, par Thomas More, Archigram, Superstudio… Il prévoyait également d’utiliser des outils ludiques et colorés pour construire la nouvelle utopie de Montbozon avec toutes ses forces vives : par affichage dans l’espace public des utopies d’Archigram et de Superstudio, par un protocole de collecte d’images, photographies et textes auprès des habitants (dont les scolaires et les étudiants de la MFR) illustrant leurs vécu actuel et futur désiré à Montbozon, par la construction par photocollages et photomontages inspirés des « walking cities » et « plug-in cities » d’une fresque de l’utopie de Montbozon, utopie ensuite nommée et définie comme fil directeur et finalité de la revitalisation à venir, par la concrétisation d’un premier échantillon de cette utopie pour passer de la représentation 2D à la production 3D.
Afin de permettre à tous de suivre le déroulement de la résidence, les résidents ont créé et alimentent un blog dédié à la résidence
https://lofficedelutopie.tumblr.com/ assorti d’un tableau de suivi hebdomadaire faisant office de journal de bord. En outre, ils ont intégré, dès la conception de leurs outils et documents de restitution, le fait que ceux-ci constitueront des supports témoins de l’expérience menée et pourront être ensuite exposés par la Maison de l’Architecture dans divers lieux culturels pour valoriser l’expérience. Depuis, une exposition itinérante de valorisation de cette première résidence d’architecte en Franche-Comté a été conçue avec les apports de Maxime Pèroz, illustrateur, et de Christophe Monterlos, vidéaste.